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Petite balade au nord de Tata. L'oasis de Tleta de Tagmout nous paraît être une bonne destination.
Marley aime l'environnement du camping Dar Ouanou. Nous sommes seuls. Il fait donc le tour du propriétaire...
Les jupes bleues des femmes sont superbes. Le bleu a toutes les nuances. Le châle, lui, est noir pour toutes.
Nous prenons la P 1805 en direction de Igherm. 50 km à faire, le long du lit de l'oued Tata, avec les montagnes dont les plissements semblent issus d'un gigantesque combat de titans.
Les femmes rentrent avec la provision d'herbe
L'oued Tata est puissant. Il creuse la terre en tranchées profondes
L'eau n'est pas loin. L'irrigation goutte à goutte s'étend autour de Tata
L'oued Tata
Un nuage passe très vite. Pas de quoi faire ruisseler l'eau dans les oueds. Pourtant, l'odeur de la terre humide monte immédiatement.
La nature est le meilleur sculpteur qui soit
Dans cet univers si hostile, des nomades
Après des kilomètres de montagne, soudain, un plateau. Nous sommes à 1050 m et arrivons à Tleta de Tagmout.
Nous nous installons au gite-camping de Tagmout. Nous sommes chez l'habitant. Le parking public (!) prévu pour les CC n'est pas doté de l'électricité. Abdallah nous fait donc entrer chez lui. C'est très étroit, car nous sommes dans une cour intérieure, bien à l'ombre. Superbe. Plein de chants d'oiseaux. Sanitaires propres.
Que pouvons-nous faire là ? Visiter l'Agadir d' Aïn Kin, à quelques kilomètres plus loin. Une route toute neuve y mène, mais Abdallah nous propose d'y aller avec sa propre voiture pour 150 drh. Affaire faite. Rendez-vous pris pour 16 H 30.
Ce sera 17 h 15. Abdallah nous a oubliés et s'en excuse. Son père est très malade et il se fait du souci. Pour se soigner, il faut gagner Agadir... Diabète et complications cardiaques. Fréquent ici.
Nous partons néanmoins. La voiture d'Abdallah, c'est sûr, ne passerait pas le contrôle technique chez nous. Mais elle roule et pour les 8 km à faire, ce sera parfait.
Cet agadir comporte 77 cases et sert encore à entreposer le grain
Magnifique entrée
Il faut contacter le gardien. Abdallah lui téléphone. Il est au jardin. Il arrive, va chercher la clef.
Le gardien de l'agadir d'Aïn Kin
La clef est en argent ciselé. Elle actionne une serrure en bois
Une échelle en tronc de palmier permet de monter aux cases
Les titres de propriété sont inscrits sur des rouleaux de bois de laurier qui n'est pas attaqué par les insectes
Dans ce roseau, un manuscrit est précieusement gardé
Après le grenier, nous visitons la Kasba, restaurée elle aussi par l'architecte franco-marocaine Salima Naji connue pour la restauration des agadirs comme ceux d'Amtoudi ou de Aïn Kin par exemple.
Les propriétaires de cette kasbah vivent à Casablanca. La kasbah est inhabitée et gardée par le même gardien que l'agadir.
La porte d'entrée
Les portes des pièces, sculptées ou peintes, sont magnifiques
Ce trou est un nid de pigeon. Il y en a dans tous les murs
De la terrasse de la kasbah, on aperçoit les tas d'orge prêts à être battus
Souvenir, souvenir...
A notre retour, nous allons voir la coopérative des femmes. Nous achetons de la confiture de dattes, des amandes et ....des beignets.
Elles sont ravies de notre visite. Nous commandons deux pains d'orge pour le lendemain 10 h.
Nous dînons au gîte d'un gigantesque couscous qui aurait au moins satisfait l'appétit de 6 personnes. Un magnifique plateau de fruits et un méga pain d'orge nous est également présenté. Abdallah nous suggère de prendre du couscous pour le camping-car et nous n'en prendrons que la moitié ! Nous terminons par un thé parfumé au thym avec petits gâteaux. Et ceci pour 7€ par personne. Beaucoup de gentillesse, de désir de bien faire.
Nous bavardons avec notre hôte qui nous amène un superbe livre sur les agadirs de l'Anti-Atlas occidental. Nous nous offrons ce cadeau pour notre anniversaire de mariage qui approche. Non seulement il est beau, mais il nous offre la perspective de plein de balades ....
Belle journée.
2 commentaires -
Triste nouvelle au lever ce matin. Le père d'Abdallah est décédé. Nous comprenons mieux l'agitation très matinale que nous avions constatée. Les hommes s'affairent à étendre les tapis sur la partie cimentée de la cour intérieure pendant que les femmes vont et viennent. Une table est dressée avec une grande théière.
Nous transmettons immédiatement à Abdallah nos condoléances sincères, pour lui et sa famille; il est très ému et nous comprenons, ô combien !
Nous restons le plus discrets possible et convenons avec Abdallah de partir rapidement afin de ne pas gêner la foule des visiteurs qui vient se recueillir et présenter ses condoléances. Il faut dire que Jean Paul doit faire demi-tour sur 300 m2, ce qui n'est pas très compliqué avec le Mercédes, mais ça ne peut pas passer inaperçu....
Tout se passe très bien et nous décidons de stationner un petit moment sur le parking CC pour aller faire un tour dans la palmeraie. Se promener dans cet environnement est un vrai délice, d'autant plus que nous pouvons le faire en partant directement du parking.
Le canal d'irrigation court le long du chemin
L'eau est distribuée par un réseau de canalisations. Chaque propriétaire a droit à la quantité d'eau correspondant à la terre à irriguer
Auparavant, un système d'irrigation appelé Clepsydre permettait de distribuer l'eau de la façon suivante :
Le bol intérieur se remplit en 1/4 d'heure. Chaque propriétaire a le droit à un nombre déterminé de 1/4 d'heure.
Ce système est en voie de disparition, remplacé par des moyens mécaniques
3 étages dans la palmeraie : 1. Les palmiers, qui donnent de l'ombre aux étages inférieurs
2. Les arbres fruitiers : grenadiers, oliviers
3 .Les céréales, la luzerne, les légumes
PANORAMIQUE - nous ne résistons pas au plaisir d'aller revoir les montagnes en direction d'Aït Kin
Nous avons le soleil dans les yeux mais les tentes des nomades tranchent dans ce paysage gris
L'oued TATA
Il y a des nomades, donc des troupeaux
Cette brebis et son agneau attendent tranquillement notre arrivée
Vivre avec peu....
Quelques petits champs d'orge mûre. La récolte est déjà bien avancée
Encore un troupeau très compact à l'arrivée sur Tata
Un peu d'eau dans l'oued Tata
Nous nous installons au camping "Hayat", tenu par une femme marocaine, ce qui est unique au Maroc et mérite d'être encouragé. Bien situé à l'entrée de la ville, de l'autre côté de l'oued, il est propre et la vue est dégagée. Pas beaucoup d'ombre, mais cette nuit, le chauffage s'est mis en marche à 3 h du matin (nous étions à 1050 m) . Alors, un peu de chaleur nous fait du bien !
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Très beau temps ce matin. Nous partons à pied visiter le village d'Agadir Lehne, qui, selon le gardien du camping, est le village pré-existant à la ville de Tata, construite par les Français sous le protectorat pour en faire une ville de garnison.
Dans ce village, on peut voir en fonctionnement la dernière (?) horloge à eau connue (clepsydre).
La balade est simple : "tu prends la piste, puis le goudron, puis c'est tout droit dans la palmeraie".
les grenadiers sont en fleurs
La piste ? Bof, on dira le terrain vague. Puis le goudron, OK. Tout droit dans la palmeraie, là, ça se corse. Mais ça s'arrange. Nous demandons au moins 10 fois notre chemin. C'est toujours le bon. A un moment, un embranchement. Personne. Cette fois, une chance sur deux de se perdre. Mais arrive quelqu'un en mobylette. "Nous sommes perdus", lui dit Jean Paul. "Ici, pas possible de se perdre" répond-il avec un sourire. En effet, gentillesse et sourire accompagnent toujours le geste de la réponse à notre question : "Agadir Lehne ?".
Les nuages sont si légers qu'on dirait de la dentelle
La palmeraie est belle, mais moyennement entretenue. Les jeunes vont dans les villes et pour entretenir la palmeraie, il faut des hommes jeunes car le travail est dur.
Fleur de palmier femelle
Fleur de palmier mâle.
Quand les hommes ne s'en mêlent pas, c'est le vent qui pollinise les dattiers. La récolte est moindre. Lorsque les hommes pollinisent,
ils enferment des tiges de pollen mâle dans la fleur de palmier femelle. C'est un travail difficile, voire dangereux (chutes)
du canal principal (devant) partent des canaux de dérivation
Nous arrivons au village après 1 h 1/2 de marche très agréable, à l'ombre et au frais, dans la palmeraie. Ô stupéfaction, nous arrivons vers un petit jardin tout neuf avec jeux pour enfants. Il est si neuf qu'il n'est pas encore inauguré. Totalement insolite dans ce décor.
Nous demandons l'horloge à eau. "A côté du jardin", nous répond-on. Ah bon ! Nous avons dû passer devant sans nous en apercevoir. Nous verrons cela au retour.
Nous prenons une ruelle qui semble monter en haut du village
La ruelle passe au-dessous des maisons
Le monument du Marabout domine le village. Il est entouré du cimetière.
PANORAMIQUE - la récompense est au bout de la montée : vue à 360°
PANORAMIQUE
PANORAMIQUE
Jolies stries sur la montagne
En prenant le chemin de la descente hors du sentier, une pierre glisse sous le pied droit de Jean Paul. C'est la chute sur la hanche droite et le coude droit.
Sans gravité réelle, mais cela nous rappelle qu'il faut redoubler de prudence. Je tombe aussi un peu plus loin, sans aucun mal.
Les photos les plus belles sont celles que je ne fais pas : beaucoup de monde dans la palmeraie ce matin. Mais par discrétion, je ne brandis jamais l'appareil photo qui déclenche peur et hostilité.
Nous allons quand même voir l'horloge à eau, devant laquelle nous sommes passés, en effet. Le gardien, très discret, nous avait salué sans rien nous dire.
La rapidité du remplissage du bol dépend du trou du bol supérieur. Ce bol-ci se remplit en 45 mn et la distribution se fait par période de temps de 1/4 d'heure.
"le bassin" d'où partent les canaux d'irrigation
Nous décidons de rentrer en bus, car le bus dessert le village pour Tata.
"C'est quand, le bus ? Bientôt". Un petit quart d'heure d'attente, tout au plus. Pendant ce temps, je taille une bavette avec un garçon charmant qui souhaite faire connaissance. Une grande partie de sa famille est en France et lui s'en va aujourd'hui à Casablanca.
Toutes ces émotions nous ont donné très faim. Il est près de 14 h. Nous descendons du bus pour aller manger un poulet rôti-frites au snack Bismillah, bien connu des camping-caristes.
Et nous rentrons sagement en taxi où le coude sanguinolent de Jean Paul fait crier d'horreur la propriétaire. Pas de panique, j'ai ce qu'il faut.
Une bonne sieste, et il n'y paraîtra plus !
10 commentaires -
A peine 130 km par la N 12.
Nous allons saluer Joëlle et Jean Marie qui sont arrivés au Camping Palmiers avant de partir pour Foum Zguid. Nos routes se séparent complètement pour cette année et nous nous reverrons, Inch Allah, une autre année.
Il fait très beau mais très vite la brume envahit le paysage. Le désert de cette portion de route est ....désert. Cailloux, sable, maigres acacias. Hostilité d'un désert que seule l'eau peut faire reverdir.
PANORAMIQUE
PANORAMIQUE
PANORAMIQUE - l'oued Tissint creuse la terre profondément
Et justement, l'eau, elle est à Taimzour et à Tissint.
Quel peintre a composé cet oeuvre ? c'est l'oued Tissint qui passe au pied de Taimzour et irrigue l'oasis de Tissint
PANORAMIQUE - Le village de Taimzour
Nous déjeunons face au village de Taimzour. La brume s'épaissit au point que je ne peux faire de photo de Tissint, belle oasis dont la palmeraie émerge de la terre sableuse.
Le désert à ma droite
Village qui pré-figure déjà les villages d'Afrique noire.
Nous voilà prévenus
En fait, le sable est sous la pierre....
Tiens, des dromadaires ....
Nous sommes sur leur territoire, bien évidemment
Mais d'où sort ce poteau électrique tout neuf ?
Il ne semble pas y avoir âme qui vive à des km, et pourtant, il doit y avoir un village qui va être relié au monde par l'électricité ....
Le pont n'a pas résisté à la furie de l'oued. Un homme pompe d'eau qui reste dans l'oued pour remplir une tonne à eau.
Nous avons choisi de séjourner au camping "la palmeraie" un peu excentré mais ....
Quel décor ! Et un rêve pour Marley : nous sommes tout seul et il est libre !En fond sonore le pépiement des oiseaux et le bourdonnement des insectes.
Et ce soir, notre tajine nous est amené directement au camping-car, avec les légumes du jardin qui est à notre droite...
Belle étape avant Zagora !
4 commentaires -
Nous nous serions bien attardés un peu à Foum Zguid, dans ce camping confortable dont Rachid, le patron, est aux petits soins pour nous. La douche du matin est un vrai bonheur, ce qui mérite d'être souligné.
Nous partons néanmoins pour Zagora, par la N 12 qui nous y mène directement, après un désert plat de 120 km.
La diversité des châles est une merveille dans cette région. Dans les souks, les étalages de châles sont un vrai régal pour les yeux
En quittant Foum Zguid, derniers champs de la palmeraie dont il ne reste plus grand chose
Et voici le nouvel or vert de la région : la pastèque
La pastèque aime la chaleur et l'eau. La pastèque est à Zagora ce que le blé est à la Beauce. Les pastèques de Zagora sont réputées car elles sont particulièrement bonnes. Très prisées, elles sont maintenant cultivées dans des fermes irriguées au goutte à goutte. Le gouvernement subvensionne à 100 % le système d'irrigation à hauteur de 5 Ha si le propriétaire d'un champ peut justifier de l'existence d'un puits. Comme beaucoup ont de la terre ( nombreux sont ceux issus de tribus nomades), les fermes surgissent du désert. La gestion de l'eau n'est pas simple et il se dit que cette culture (information non vérifiée) assécherait la nappe phréatique, privant d'eau certains villages. Drame cornélien entre le court terme et le long terme.
On trouve des fermes jusqu'à 30 à 40 km de Foum Zguid et de Zagora. Entre deux, le désert
La brume envahit le paysage. Vent de sable ? La luminosité est exécrable. Au loin, dunes de sable.
Le troupeau de chèvres appartient vraisemblablement aux nomades dont on aperçoit la tente blanche tout au fond, un peu sur la gauche
Le sable traverse la route. Il convient d'être prudent.
A 40 km de Zagora, les fermes resssurgissent
Nous avons décidé de nous installer au camping "Prends ton temps". Il a bonne réputation et le nom nous plaît. Nous nous y installons. L'accueil est sympathique, très commercial, le thé de bienvenue est offert. Le décor est recherché et l'omelette berbère que nous commandons pour notre déjeuner est délicieuse. Mais, mais, nous sommes dans un espace très étroit, à 2, 5m de nos voisins, enfermés dans une cour entourée de hauts murs. Il nous faut de l'espace ! Nous partons à pied à la recherche d'un établissement qui nous convienne mieux.
Nous prenons un chemin dans la palmeraie et rencontrons Abdellah qui nous dessine le chemin que nous devons prendre à même la terre et nous invite à boire le thé. Il est désolé de notre refus et insiste pour que nous venions visiter son jardin : les herbes qu'il a plantées, les figuiers tout jeunes et surtout la piscine. Il tente de nous expliquer qu'il a des enfants et des neveux qui veulent absolument une piscine -tiens, ça nous rappelle quelqu'un !- et que la piscine lui servira de réserve d'eau. Il ne sait comment nous retenir et nous comment partir...
Nous partons quand même et après avoir un peu erré dans la palmeraie, grâce aux explications exactes de Abdellah, nous finissons par trouver le camping de nos rêves : le Sindibad.
Ce jour étant un jour mémorable (pour nous au moins), nous dînons d'un foie gras arrosé d'un crémant de Die Georges Raspail, bien entendu.
A la bonne vôtre !
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