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Aujourd'hui, nous reprenons la route vers l'est. Vers N'Kob, exactement. La ville aux 45 kasbahs. Il nous faut donc revenir en arrière en direction de Zagora. N'Kob est à 137 km de Ouarzazate, à 1050 M d'altitude, entre le djebel Sarho au nord et le djebel Amou au sud.
Nous traversons le Drâa pour prendre la R 108. Il n'a pas plu depuis la semaine dernière, non. Régulièrement, l'eau du barrage d'Al Mansour est lâchée pour irriguer la vallée en aval du barrage. Aujourd'hui, c'est le cas.
Nous avons quitté la vallée du Drâa pour une région désertique
où des palmeraies moribondes témoignent de la sécheresse qui sévit dans la région.
Des villages subsistent et l'heure de la récolte des céréales approche
Tentes de nomades sur le flanc du djebel Sarho
Superbe route, refaite il y a quelques années seulement. Nous l'avons connue complètement défoncée
Le temps est brumeux, mais nous apercevons quand même un troupeau au loin
N'Kob est situé sur le versant sud du Djebel Sarho. C'est le pays de la tribu des Aït Atta, éleveurs de moutons et de chèvres.
N'Kob tient son nom d'une grotte nommée N'akb qui, selon certains, était un puits où s'arrêtaient les nomades qui allaient chercher les dattes dans la vallée du Drâa.
Les Aït Atta ont été les derniers à se rendre lors de la "pacification" par les armées françaises alliées à celle du Sultan du Maroc (1933), après "une résistance impressionnante et héroique".
Nous découvrons une pancarte qui nous confirme que la piste que nous avons prise l'an dernier qui reliait N' Kob à Boulmane Dadès a été goudronnée à l'exception de quelques km qui devraient être terminés en août de cette année. Encore une belle balade en perspective !
Peinture originale sur le mur d'une école
Au début du 20ème siècle, des kasbahs ont été construites de façon traditionnelles pour contrer l'expansion du béton. Une kasbah peut abriter jusqu'à 50 personnes d'une même famille ou plusieurs familles et leurs animaux Les murs font 70 cm d'épaisseur.
Une des plus célèbres est la kasbah Baha Baha, héritée d'un chef de tribu des Aït Atta et transformée en demeure d'hôtes
Jardins verdoyants, arbres fruitiers
piscine en forme de cruche
Paillotes pour se reposer ou prendre le thé face à la piscine
Le paysage vu de la kasbah Baha Baha - La palmeraie est bordée d'un désert parsemé d'acacias
Pas de rue dans le centre du village où sont érigées les kasbahs en pisé, mais des ruelles de terre ou de pierres
Une kasbah comporte toujours 4 tours. A noter les ouvertures, très petites, sur l'extérieur. Les Kasbahs étaient organisées pour la défense, comme nos châteaux forts.
Le linge sèche sur des troncs de palmier
Décoration par retrait sur le mur nu
La luzerne sèche.
Nous découvrons un tout petit magasin de fabricants de chaussures.
C'est une affaire familiale. Ils acceptent très gentiment que je les photographie.
Le symbole berbère de "l'homme libre" est apposé sur beaucoup de modèles
Et je n'ai pu résister ! Imaginez ! Pour une fois que je peux assortir chaussures et pantalon !
Bougainvillées dans notre auberge - camping Ouadjou
Journée intéressante. Nous étions passés à N'Kob, sans jamais nous intéresser réellement à son histoire. Cette ville mérite qu'on s'y attarde un peu, au moins le temps d'aller flâner dans ses ruelles au pied de ses kasbahs particulièrement belles et bien entretenues.
5 commentaires -
Nous ne pouvons résister : l'idée d'aller voir la nouvelle route vers Boulmane nous obsède ! Pas très loin, jusqu'aux rochers de Bab N'ali (24 km), juste pour voir la piste devenue route....
La luminosité est détestable, nous avons le soleil en face de nous. Bref, toutes les conditions sont réunies pour que les photos soient ratées. Tant pis.
L'an dernier, nous sommes descendus dans la vallée, vers l'oued, par la piste qui descendait vers le village.
Cette année, une route superbe contourne le village qui n'est pas relié directement à la route. En fait, ce village n'en est pas un. Les maisons font partie d'un des villages qui bordent l'oued. On s'y rend toujours par une piste. Celle que nous avions empruntée n'est plus pratiquable.
Maisons toujours construites autour d'une cour intérieure. Deux antennes TV.
Il est tôt, le troupeau de chèvres sort du village.
L'an dernier, nous avions pique-niqué le long de l'oued, sous ces palmiers. Les pluies d'octobre 2018, très fortes, ont effacé la piste.
La piste "toufna" (tout venant) est devenue une superbe route de 6 m de large avec de bons bas côtés. Elle relie N'Kob à Boulmane Dadès (vallée du Dadès). Il reste encore 4 ou 5 km à terminer. Fin des travaux : août 2019.
Cette route traverse le djebel Sarhro et offre des paysages minéraux sidérants. Elle fera partie de nos priorités lors de notre prochain voyage.
Comme l'automne a été très pluvieux, les récoltes sont très bonnes et la vallée est verdoyante.
Les pommes de terre sont plantées et commencent à poindre
L'orge est déjà récoltée
Nous décidons de nous arrêter aux rochers de Bab N'ali. Ces rochers, spectaculaires, font partie des sites incontournables du djebel Sarhro.
Petite auberge toute simple. De l'espace (beaucoup), un accueil très sympathique. Le propriétaire parle très bien français. Nous échangeons un bon moment avec lui. Bien sûr, son auberge n'est pas un camping, mais nous pouvons avoir un branchement électrique et bénéficier des sanitaires d'une chambre. Il propose des balades dans le Sarhro. Nous avons déjà le tracé en tête ! Boulmane Dadès, l'Auberge Tazlout (N' Kob), le Serdrar (Tazzarine). Et si la cuisine est aussi bonne que le thé, c'est une étape de rêve !
Vue sur les fameux rochers dont l'écartement fait penser à une porte (bab)
Vue au retour sur les rochers de Bab N'ali
Nous sommes ravis d'être venus jusque-là, même si la visibilité est nulle....
Elle est tellement nulle qu'on a peine à distinguer la maison de la montagne
A N'Kob, nous prenons la route de Tazzarine.
Tazzarine vient d'inauguner un marché extérieur qui se trouve justement sur la route du Serdrar. Nous nous arrêtons. Nous sommes surpris de trouver les légumes un peu fanés, mais nous réussissons quand même à trouver des carottes nouvelles, ce qui est une denrée très rare à cette saison dans le grand sud.
Et nous arrivons au Serdrar, étape mythique du voyage. Pas un voyage sans Serdrar ni Chefchaouen !
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Il y a de multiples raisons pour apprécier le Camp Serdrar.
D'abord, sa situation : en plein désert, comme nous aimons. On y accède par une piste de 3 km (jusqu'à l'année dernière, il fallait faire 6 km...).
PANORAMIQUE
Des pierres, des acacias, du sable
Un des oueds qui parcourt ce plateau. Nous n'arrivons pas à l'imaginer plein d'eau. Et pourtant....
Le sable s'accumule derrière les murs extérieurs du camp Serdrar
Pour faire provision d'eau, la famille de Brahim a construit son 3ème réservoir d'eau.
Une partie de l'eau de l'oued est ainsi récupérée lors des pluies d'automne et de printemps
L'entrée du Camp Serdrar, fermée la nuit.
Ensuite, le décor :
Quand on rentre, c'est une explosion de verdure. Nous trouvons une ombre protectrice sous ces eucalyptus
Jeunes palmiers, luzerne à différents stades de maturité
Arrosage goutte à goutte. La luzerne sèche avant d'être mise en bottes
Des légumes sont plantés autour des carrés de luzerne
Luzerne en fleurs. Des papillons multicolores s'y pressent
Voilà l'environnement. Quand on vient de traverser des km de désert de pierres, c'est reposant.
Ensuite, les installations, c'est beau, bien fait, efficace, très propre.
Tentes confortables,
Belles chambres confortables, sanitaires irréprochables
Restaurant récent très agréable (cuisine familiale bonne et copieuse)
Poubelles partout dans le camping
Et pour les nomades comme nous :
Un bloc sanitaire dédié avec machines à laver
Une vidange eaux grises opérationnelle.
Bref, un confort optimal.
Mais il faut ajouter, car c'est très important, la qualité de l'accueil, la gentillesse, la discrétion et l'écoute de Brahim (et de toute sa famille).
Cette année, nous n'avions pas de raison particulière de passer au Serdrar. Nous y sommes venus. Nous y reviendrons. Inch Allah !
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Tafraout veut dire en berbère "celle qui se cache aux regards".
Il y a plusieurs Tafraout, au Maroc. Notre destination, aujourd'hui, se situe au carrefour de la toute nouvelle P 7110 et la piste Merzouga - Zagora. Nous l'avons connue par un "quat quateux" (conducteur de 4 x 4) (Philippe, résident au Togo) à Zagora avec qui Jean Paul a échangé longuement. Merci à lui.
Nous quittons le Serdrar en milieu de matinée. Il fait très beau. Il fait frais ce matin (23°) et il n'y a pas de vent. Mais nous allons vers l'est, alors, pour les photos, c'est encore raté. Nous avons 170 km à faire.
Jolie vigne à Tazzarine. On trouve du raisin sur les marchés en septembre
Le djebel Ougnat est très austère. Nous roulons sur un plateau à 850 m d'altitude très pierreux
L'entrée d'Alnif, capitale (?) de la pomme de terre
Beaucoup de carrières de fossiles dans cette région
Nous n'avons jamais vu la palmeraie d'Alnif aussi verte...
PANORAMIQUE
Dès qu'on sort des oasis, seuls les acacias survivent
Vendeurs de fossiles au bord de la route
Pour Tafraout Sidi Ali, il faut prendre la P 7110, direction Fezzou (qui n'est pas indiqué)
Paysage gris et austère
Des outils agricoles témoignent d'une certaine mécanisation dans les palmeraies
Route étroite, mais très bonne. On peut se croiser sans problème en mordant sur le bas-côté
L'estomac de Jean Paul crie famine. Nous nous arrêtons dans cette auberge de Fezzou
Nous sommes assis bien au frais sous la tonnelle. Un méga-thé au "cumin sauvage" et à la gomme d'acacia nous est servi.
Nous avons, bien entendu, commandé une omelette berbère. Servie avec des olives et des petits pois, elle s'avère excellente.
Hassan, qui nous a très bien accueillis, nous invite à visiter la maison traditionnelle qui jouxte le restaurant, la kasbah la plus ancienne du village, un peu démolie mais encore belle. Nous déclinons la proposition. Nous ne sommes pas encore arrivés....
Nous avons déjà aperçu çà et là des dunes de sable. Petit à petit, elles se rapprochent. Visiblement, les hommes tentent de les contenir.
On dirait un tas de sable posé là, pour jouer....
Le sable envahit un peu la route....
Un troupeau de dromadaires se dirige vers nous
Courageux, ce petit acacia !!!
Une montagne ensablée
Jolis tas de sable.
On dirait du roseau séché. Nous avons vu beaucoup de tas de ce genre, dont certains sur les toitures
Les hommes ont perdu la bataille. Le désert avance et a envahi la palmeraie
Ces eucalyptus semblent avoir poussé dans le sable. Pourtant, il n'en est rien.
Une mer de sable au bord de la route
Et une rangée de lampadaires solaires pour éclairer l'entrée du village
Couleurs pastel pour ces herbes du désert
Joli revêtement pour cette maison. A noter le symbole berbère "l'homme libre" superbement stylisé
Nous rencontrons "par hasard" notre aubergiste. Nous savions qu'il fallait le contacter, car il y a quelques centaines de mètres de piste pour se rendre à l'auberge. Plusieurs pistes mais une seule praticable pour nous.
Oui, c'est un peu sableux. Bof, nous avons les plaques, au cas où.... Et voilà l'auberge.
PANORAMIQUE
En face de l'auberge
L'entrée de l'auberge.
Nous y sommes.
Très bon accueil. La cour de l'auberge est petite. Une prise électrique extérieure nous assure un branchement électrique sans problème. Notre aubergiste nous ouvre une chambre pour avoir accès aux sanitaires, mais il y a un sanitaire spécial pour les CC.
Ce soir, nous sommes au bout de la route. Pas au bout du monde, puisque la terre est ronde....
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La nuit a été calme et le silence absolu. La lune a brillé toute la nuit, mais au lever, de gros nuages envahissent le ciel par le sud-est.
Nous avons pris nos douches dans notre CC, mais notre hôte nous avait mis en marche le chauffe-eau. Très attentif à notre confort, souriant, parlant bien notre langue, nous passons un petit moment à bavarder avant de reprendre la route.
Nous voulons garder des images de ce lieu particulier et nous grimpons sur les rochers tout proches, là où la vue sur la vallée est imprenable.
Impossible de ne pas voir le camping-car....
Un lieu comme nous les aimons....
Au loin, un troupeau de chèvres
Les nuages s'accumulent à l'horizon
Il y a une mine de barytine toute proche. Les camions viennent stocker le minerai en attendant de le transporter ailleurs.
Notre hôte nous raccompagne jusqu'à la route
Il vaut mieux, car il ne faut pas se tromper de piste....Mais celle-ci est sans piège et nous sortons sans aucun souci.
Nous avons finalement compris que les tas d'herbe étaient la provision de nourriture pour les animaux.
Le vent s'est mis à souffler et le sable part en voyage...
Impossible de résister à admirer encore une fois cette mer de sable qui a envahi le paysage
Un puits, essentiel à la vie du village
Montagnes et sable. L'ensemble est fascinant
Les troupeaux sont encore à la bergerie
Ces petites chèvres ont l'air de se régaler !!!
Paysage lunaire où la tentative des hommes pour arrêter le sable paraît dérisoire
Et le sable continue son voyage
Dans le lit de l'oued, l'herbe pousse. Il a plu récemment
L'orge a été moissonnée
A Fezzou, pas de problème. Il y a tout ce que l'on veut
Un radier en mauvais état. La route a été faite, mais pas les radiers. Ils se font par marché public séparé.
Travail aux champs
Intéressant. Ici, les morts ont des tombes, ce qui est très rare
Il pleut. Il fait froid. Nous sommes partis à 16 °, il fait 9 ° à Rissani et 15° à Oulad Chakker, au camping de Tissirt. La neige est annoncée pendant 2 jours à Midelt et une alerte météo a été lancée.
Le désert, gris habituellement, est presque noir
Ce camp de nomades près de Rissani est toujours aussi désolé
Nous contournons Rissani dont nous ne voyons que la palmeraie au loin
C'est la région des fossiles et des dinausores. Impressionnantes, ces reconstitutions
La route est humide et en très mauvais état par endroits.
Autre beau spécimen
Nous remontons la vallée du Ziz, jusqu'à Oulad Chakker, au camping de Tissirt.
Nous choississons d'aller dans ce camping pour son bel environnement, la gentillesse de l'accueil d'Ali, qui ne se dément pas au fil des années, pour la balade autour de la palmeraie que nous voulons refaire, et pour déjeuner chez Fatima.
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