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Par marley69 le 19 Avril 2019 à 20:55
Tafraout veut dire en berbère "celle qui se cache aux regards".
Il y a plusieurs Tafraout, au Maroc. Notre destination, aujourd'hui, se situe au carrefour de la toute nouvelle P 7110 et la piste Merzouga - Zagora. Nous l'avons connue par un "quat quateux" (conducteur de 4 x 4) (Philippe, résident au Togo) à Zagora avec qui Jean Paul a échangé longuement. Merci à lui.
Nous quittons le Serdrar en milieu de matinée. Il fait très beau. Il fait frais ce matin (23°) et il n'y a pas de vent. Mais nous allons vers l'est, alors, pour les photos, c'est encore raté. Nous avons 170 km à faire.
Jolie vigne à Tazzarine. On trouve du raisin sur les marchés en septembre
Le djebel Ougnat est très austère. Nous roulons sur un plateau à 850 m d'altitude très pierreux
L'entrée d'Alnif, capitale (?) de la pomme de terre
Beaucoup de carrières de fossiles dans cette région
Nous n'avons jamais vu la palmeraie d'Alnif aussi verte...
PANORAMIQUE
Dès qu'on sort des oasis, seuls les acacias survivent
Vendeurs de fossiles au bord de la route
Pour Tafraout Sidi Ali, il faut prendre la P 7110, direction Fezzou (qui n'est pas indiqué)
Paysage gris et austère
Des outils agricoles témoignent d'une certaine mécanisation dans les palmeraies
Route étroite, mais très bonne. On peut se croiser sans problème en mordant sur le bas-côté
L'estomac de Jean Paul crie famine. Nous nous arrêtons dans cette auberge de Fezzou
Nous sommes assis bien au frais sous la tonnelle. Un méga-thé au "cumin sauvage" et à la gomme d'acacia nous est servi.
Nous avons, bien entendu, commandé une omelette berbère. Servie avec des olives et des petits pois, elle s'avère excellente.
Hassan, qui nous a très bien accueillis, nous invite à visiter la maison traditionnelle qui jouxte le restaurant, la kasbah la plus ancienne du village, un peu démolie mais encore belle. Nous déclinons la proposition. Nous ne sommes pas encore arrivés....
Nous avons déjà aperçu çà et là des dunes de sable. Petit à petit, elles se rapprochent. Visiblement, les hommes tentent de les contenir.
On dirait un tas de sable posé là, pour jouer....
Le sable envahit un peu la route....
Un troupeau de dromadaires se dirige vers nous
Courageux, ce petit acacia !!!
Une montagne ensablée
Jolis tas de sable.
On dirait du roseau séché. Nous avons vu beaucoup de tas de ce genre, dont certains sur les toitures
Les hommes ont perdu la bataille. Le désert avance et a envahi la palmeraie
Ces eucalyptus semblent avoir poussé dans le sable. Pourtant, il n'en est rien.
Une mer de sable au bord de la route
Et une rangée de lampadaires solaires pour éclairer l'entrée du village
Couleurs pastel pour ces herbes du désert
Joli revêtement pour cette maison. A noter le symbole berbère "l'homme libre" superbement stylisé
Nous rencontrons "par hasard" notre aubergiste. Nous savions qu'il fallait le contacter, car il y a quelques centaines de mètres de piste pour se rendre à l'auberge. Plusieurs pistes mais une seule praticable pour nous.
Oui, c'est un peu sableux. Bof, nous avons les plaques, au cas où.... Et voilà l'auberge.
PANORAMIQUE
En face de l'auberge
L'entrée de l'auberge.
Nous y sommes.
Très bon accueil. La cour de l'auberge est petite. Une prise électrique extérieure nous assure un branchement électrique sans problème. Notre aubergiste nous ouvre une chambre pour avoir accès aux sanitaires, mais il y a un sanitaire spécial pour les CC.
Ce soir, nous sommes au bout de la route. Pas au bout du monde, puisque la terre est ronde....
11 commentaires -
Par marley69 le 22 Avril 2019 à 16:38
La nuit a été calme et le silence absolu. La lune a brillé toute la nuit, mais au lever, de gros nuages envahissent le ciel par le sud-est.
Nous avons pris nos douches dans notre CC, mais notre hôte nous avait mis en marche le chauffe-eau. Très attentif à notre confort, souriant, parlant bien notre langue, nous passons un petit moment à bavarder avant de reprendre la route.
Nous voulons garder des images de ce lieu particulier et nous grimpons sur les rochers tout proches, là où la vue sur la vallée est imprenable.
Impossible de ne pas voir le camping-car....
Un lieu comme nous les aimons....
Au loin, un troupeau de chèvres
Les nuages s'accumulent à l'horizon
Il y a une mine de barytine toute proche. Les camions viennent stocker le minerai en attendant de le transporter ailleurs.
Notre hôte nous raccompagne jusqu'à la route
Il vaut mieux, car il ne faut pas se tromper de piste....Mais celle-ci est sans piège et nous sortons sans aucun souci.
Nous avons finalement compris que les tas d'herbe étaient la provision de nourriture pour les animaux.
Le vent s'est mis à souffler et le sable part en voyage...
Impossible de résister à admirer encore une fois cette mer de sable qui a envahi le paysage
Un puits, essentiel à la vie du village
Montagnes et sable. L'ensemble est fascinant
Les troupeaux sont encore à la bergerie
Ces petites chèvres ont l'air de se régaler !!!
Paysage lunaire où la tentative des hommes pour arrêter le sable paraît dérisoire
Et le sable continue son voyage
Dans le lit de l'oued, l'herbe pousse. Il a plu récemment
L'orge a été moissonnée
A Fezzou, pas de problème. Il y a tout ce que l'on veut
Un radier en mauvais état. La route a été faite, mais pas les radiers. Ils se font par marché public séparé.
Travail aux champs
Intéressant. Ici, les morts ont des tombes, ce qui est très rare
Il pleut. Il fait froid. Nous sommes partis à 16 °, il fait 9 ° à Rissani et 15° à Oulad Chakker, au camping de Tissirt. La neige est annoncée pendant 2 jours à Midelt et une alerte météo a été lancée.
Le désert, gris habituellement, est presque noir
Ce camp de nomades près de Rissani est toujours aussi désolé
Nous contournons Rissani dont nous ne voyons que la palmeraie au loin
C'est la région des fossiles et des dinausores. Impressionnantes, ces reconstitutions
La route est humide et en très mauvais état par endroits.
Autre beau spécimen
Nous remontons la vallée du Ziz, jusqu'à Oulad Chakker, au camping de Tissirt.
Nous choississons d'aller dans ce camping pour son bel environnement, la gentillesse de l'accueil d'Ali, qui ne se dément pas au fil des années, pour la balade autour de la palmeraie que nous voulons refaire, et pour déjeuner chez Fatima.
1 commentaire -
Par marley69 le 22 Avril 2019 à 18:58
Le beau temps est revenu, mais il fait frais. Nous allons faire une grande balade autour de la palmeraie (11 km) et avons projeté de déjeuner chez Fatima.
Végétation très dense dans cette palmeraie. Les 3 étages sont bien là : Palmiers, arbres fruitiers, luzerne et céréales
Le Ziz est l'oued le plus destructeur du Maroc. Un barrage construit dans les années 60 a dompté ses débordements furieux. La vallée bénéficie maintenant de son eau bienfaitrice
C'est la saison de la floraison des palmiers
Au bord d'un petit jardin, des légumes ont été plantés
Les maisons sont toujours à l'écart de la palmeraie
Nous avons nos polaires : il ne fait pas si chaud...
Petit pont pour accéder à l'intérieur de la palmeraie
Les figues mûrissent
Le chemin se situe tout près de la palmeraie. Une partie n'est accessible qu'à pied.
Fumier, feuilles de palmier, engrais sont stockés à l'air libre
La paille est amenée là par des petits camions. Ici, les très gros n'accèdent pas.
Le cimetière du village d'Oulad Chakker et l'école se situent bien à l'écart
J'aime ces maisons bio-dégradables
La luzerne est abondante dans la palmeraie
L'eau du Ziz est canalisée et distribuée dans la palmeraie
Dans chaque village, des associations de femmes
Ici, il semblerait qu'il y ait une garderie pour les petits enfants
Nous cherchons la maison de Fatima. Un voisin, obligeant, nous y conduit. Il a deux fils en France et son vélo vient de Mulhouse
La maison de Fatima fait partie d'un ksar (groupe de maisons). C'est la 4ème sur la gauche
Nous avons connu Fatima en 2014, grâce à Hassan, le propriétaire du camping, qui nous l'avait fait connaître. Fatima est célibataire et vit avec sa Maman très âgée. Pour lui créer une source de revenus, Hassan emmène déjeuner chez elles les étrangers qui viennent dans son camping. Nous avions apprécié sa gentillesse et son couscous.
Nous avons rendez-vous à 13 h. Lorsque nous arrivons, la porte est close. Un jeune voisin, obligeant, appelle Fatima au téléphone. Elle vient nous accueillir en s'excusant. Sa mère est malade et elle était occupée.
Elle parle quelques mots de français. Quand elle réalise que nous sommes déjà venus, son visage s'illumine et elle déclare : "Couscous de Fatima, gratuit pour vous. Cadeau pour vous. Pas payer". Nous sommes très touchés de son geste et sans nous concerter agitons immédiatement nos neurones pour trouver un moyen de la dédommager.
Le couscous au boeuf est excellent, pantagruélique. Fatima partage le repas avec nous. Sa Maman est dans le salon, tantôt assise, tantôt couchée, par terre, sur des couvertures. Par discrétion, je m'interdis les photos. Elle est effectivement très âgée (entre 85 et 95 ans), et termine sa vie ici dans sa maison avec sa fille. J'avoue être émue. Fatima est visiblement très proche de sa mère dont elle s'occupe avec tendresse.
Fatima nous fait visiter "sa"maison. Dans le ksar, elle fait réhabiliter une maison qui sera "à elle". Grâce à l'argent gagné, elle a monté une "entreprise" de location de matériel pour les mariages : casseroles, plats, gaz, tambourins....Grâce à Hassan (et à la France, répète-t-elle), elle a trouvé un moyen pour être indépendante.
Elle nous répète à plusieurs reprises que, maintenant, nous faisons partie de la famille. Et pour la famille, le couscous est cadeau.
Nous échangeons nos téléphones. Et nous reviendrons, Inch Allah !
Très belle rencontre.
Un tout petit morceau de la vallée
De ce côté, une route longe la palmeraie
L'école
Belle journée.
1 commentaire -
Par marley69 le 22 Avril 2019 à 19:42
Dernière étape incontournable du sud : Boudnib et le Rekkam.
Nous y allons pour le plaisir. L'accueil de François, son camping très agréable, l'environnement particulier du plateau du Rekkam nous invitent à franchir allègement les 70 km qu'il nous faut parcourir.
Le camping Tissirt à Oulad Chakker
PANORAMIQUE
Nous ne résistons pas au plaisir de voir une dernière fois la vallée s'étirer et serpenter dans le lit du Ziz
Nombreux villages le long de la vallée
Cette petite mosquée a un minaret particulier
Jolie maison dans la palmeraie. Au second plan, maison d'hôtes dans laquelle nous sommes allés prendre un thé
Mais nous quittons la vallée du Ziz pour le plateau du Rekkam, vers l'est. Tout à l'est, là-bas, c'est Figuig et l'Algérie. Mais ce n'est pas pour cette année. Pas le temps...
Le plateau du Rekkam, donc, est à une altitude moyenne de 1500 m et est semi-désertique. C'est le paradis des 4 x 4 qui descendent de Oujda vers Merzouga.... et font halte au Rekkam.
Mais, mais, le gouvernement marocain en a décidé autrement en lançant le plan Maroc Vert avec 110 000 Ha mis en culture sur le plateau. Les fermes surgissent du néant et se multiplient à grande vitesse.
D'abord, il faut trouver l'eau. Ici, pas d'artisanat, mais des moyens industriels
Ensuite, on fait un réservoir et on creuse des trous pour planter des palmiers, des oliviers. L'arrosage est, bien entendu, au goutte à goutte.
On fait une clôture pour préserver les plantations des troupeaux des nomades
Et on plante des centaines d'hectares à la fois
Quand ils ont grandi, on les voit de loin....
Nous arrivons au Rekkam, accueillis chaleureusement par François et par Rekkam, la mascotte du camping. Elle dévore les carottes nouvelles et voudrait bien s'amuser avec les doudous de Marley.....
François investit régulièrement dans son camping. Plantations, bungalows en terre (excellente climatisation), tentes. Tout ici est agréable. Et la cuisine délicieuse.
Alors, pourquoi nous en priver ?
1 commentaire -
Par marley69 le 25 Avril 2019 à 18:40
Nous sommes venus là pour le simple plaisir d'être là.
Boudnib, c'est le début de "l'Oriental", c'est-à-dire la partie la plus à l'est du Maroc. C'est la route de Figuig qui est à la frontière algérienne. Nous n'irons pas plus loin que Boudnib, cette année.
Le Rekkam, c'est François :
Chaleureux, dynamique, direct, il soigne ses clients comme il aimerait qu'on le soigne lorqu'il va quelque part. Le camping est très agréable, fleuri, avec des petits jardinets de fleurs et de légumes.
Un drapeau breton ? Mais oui, François vient de Nantes. On ne se refait pas...
Les installations sont efficaces et bien faites. Et la cuisine est délicieuse, orchestrée par Fati.
Pour fêter mon anniversaire, nous nous sommes retrouvés le 23 au soir au restaurant. La soirée a été gaie, chaleureuse et nous avons superbement mangé ! Le tout arrosé d'un rosé bio du Val d'Argan et François a offert une bouteille de champagne. Merci François, merci Fati.
Fati est une fine cuisinière. Son gateau au chocolat était léger et délicieux. Nous l'avons partagé avec tous ceux qui étaient là.
Je me souviendrai de cette soirée là !
7 commentaires
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